Accueil > Nouvelles > LES CHAMPIONNATS NACAC EN QUESTION
LES CHAMPIONNATS NACAC EN QUESTION
2018-08-14
Par Laurent Godbout
Toronto (12 août) - On a lu et entendu bien des commentaires sur les championnats NACAC qui avaient lieu à Toronto au cours du dernier weekend. D'une part, on a vanté avec raison le niveau de la compétition en sprints, sauts et lancers. La présence des athlètes des États-Unis, de la Jamaïque, du Canada, des Bahamas et de Cuba, pour ne mentionner que ceux-là, a permis la présentation d'un excellent niveau. Si on vous avait dit avant une compétition que le 100 mètres s'y gagnerait en 10.96 pour les dames, 10.03 pour les hommes, que le 400 mètres aurait quatre hommes sous les 46 secondes, que le 800 mètres féminin aurait deux athlètes à moins de 1:58.00, vous auriez sans doute demandé où ça?
Si on rajoutait que le 400 mètres haies féminin soit remporté en 53.32, deuxième performance mondiale de l'année et celui des hommes en 48.18, que le gagnant de la longueur était à 8,28 mètres et que la gagnante au disque serait à plus de 61,00 mètres, vous auriez eu peine à croire que cette compétition a eu lieu en sol canadien.
D'une part, on a donc été épaté par les vedettes de l'athlétisme mondial et les Canadiens qui ont offert de belles prestations d'un niveau digne des championnats du monde. D'un autre côté, on a entendu et lu des commentaires négatifs sur les épreuves de demi-fond. Non pas par la qualité des athlètes en présence mais surtout par le petit nombre de concurrents sur les listes de départ et la présentation des épreuves de plus de 1500 mètres à des heures bien déplaisantes pour les athlètes. Comment expliquer aux spectateurs dans les gradins et aux téléspectateurs qui regardent ces championnats en direct à la télé nationale qu'il n'y ait que quatre participants au 1500 mètres messieurs, trois au steeple, trois au 5000 mètres féminin, etc.? Voilà une image bien déplaisante au beau milieu de ce qui pourrait être un grand championnat.
Le flagrant manque de respect des dirigeants du NACAC pour les athlètes et les épreuves de demi-fond en est la principale raison. Au lieu d'ouvrir la compétition à plus d'athlètes, de laisser certains invités se greffer aux sélections des différentes équipes, on a préféré la rigidité et la fermeture. Plusieurs athlètes canadiens et américains notamment, auraient pu prendre avantage de l'opportunité à Toronto. Et si NACAC analysait bien attentivement les résutats généralement très moyens de ses championnats depuis 25 ans en demi-fond, ses dirigeants feraient bien de refaire leurs devoirs au niveau de l'horaire et des critères de participation. Rien n'a changé et les épreuves de demi-fond des championnats NACAC sont rarement intéresssantes. Dommage pour les athlètes et les spectateurs.
Dans un contexte où la Fédération internationale (IAAF) veut accorder une importance accrue aux championnats continentaux, les dirigeants du NACAC auraient intérêt à écouter les athlètes et les entraîneurs. Les prochains championnats NACAC auront lieu dans quatre ans. Donc, amplement de temps pour changer les choses et amener ces championnats à un autre niveau.